Journée mondiale de la liberté de la presse.

Depuis 1993, le 3 mai a été déclaré par l’UNESCO, journée mondiale de la liberté de la presse.
Selon ses objectifs officiels, cette journée sert d’une part à rappeler aux gouvernements la nécessité de s’engager pour la liberté de la presse et, d’autre part, constitue une journée de réflexion pour les journalistes et le monde de la presse en général.
Mais chaque année, on constate que la situation de la presse et des journalistes se détériore.
– Depuis l’an passé, la situation ne s’est pas améliorée : enfermement, torture, assassinat ont encore frappé des journalistes.
– Depuis l’an passé, le droit à l’information des populations à travers le monde n’est pas mieux respecté.
– Depuis l’an passé, l’information continue d’être souvent tronquée, mensongère parfois, et bien que nous n’ayons souvent pas les moyens de la vérifier, elle continue de nous être présentée comme fiable.
– Depuis l’an passé, en Europe, la presse a trop souvent servi de caisse de résonance à une propagande pro-guerre visant à faire accepter une augmentation des budgets de la défense alors même que la population réclame de meilleurs services publics : santé, enseignement, transport, etc.
Le droit à l’information est pourtant fondamental dans une démocratie.
Aujourd’hui, la situation la plus grave se rencontre en Palestine, les journalistes qui veulent rendre compte de la politique coloniale meurtrière d’Israël payent un lourd tribut. Plus de 240 journalistes sont morts en Palestine.
Les journalistes internationaux sont interdits d’entrée dans Gaza, depuis le 7 octobre 2023. Les massacres qui y sont perpétrés, le maintien de la population dans la famine, la privation d’eau organisée, le manque de soins organisé, ne nous sont connus que grâce au travail de courageux journalistes palestiniens.
Nous subissons aussi de plein fouet la propagande sioniste qui impose un contrôle de la presse accepté par nos dirigeants, qui se rendent ainsi complices.
Nous ne pouvons pas continuer à passer ces atteintes à la liberté de la presse sous silence.
Depuis l’année passée, il y a pourtant eu une bonne nouvelle : la libération de Julian Assange le 26 juin 2024, un moment important.
Mais nous n’oublions pas que le journaliste Julian Assange a été privé de liberté pendant 14 ans, maintenu en prison de haute sécurité, à Belmarsh, au Royaume-Uni, pendant plus de 5 ans, uniquement pour avoir fait son travail de journaliste, pour avoir publié des informations véridiques d’intérêt public.
Sa liberté, il l’a obtenue par la signature d’un accord de plaidoyer dans lequel le travail de journaliste honnête qui l’a amené à publier des documents authentiques prouvant des crimes de guerre a été assimilé à de l’espionnage.
Le journalisme n’est pas de l’espionnage, le journalisme c’est informer le public de faits et de décisions réelles qui lui permettent de comprendre le monde.
Si les États-Unis ont essayé de faire passer Assange et la plateforme WikiLeaks pour des espions, c’est justement parce que WikiLeaks permet de vérifier les informations.
Le thème de cette année est : Informer dans un monde complexe : l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias, un sujet sur lequel WikiLeaks réfléchit depuis plusieurs années.
Nous espérons qu’à l’occasion de cette journée, les journalistes belges inquiets face aux menaces qui pèsent sur l’information auront à cœur de remplir la tâche qui découle de la charte éthique de la profession : respecter les faits et le droit que le public a de les connaître constitue le devoir primordial d’un.e journaliste.