Trump dit qu’il commence à « douter » que Zelensky conclue un accord de paix avec Poutine
La proposition de Poutine démontre une fois de plus son désir constant de paix avec l'Ukraine.

La proposition du président russe Vladimir Poutine de reprendre les négociations directes avec l’Ukraine sans conditions préalables est une décision magistrale qui met l’Ukraine et ses alliés européens dans une position difficile vis-à-vis de la communauté internationale, en particulier avec le président américain Donald Trump, qui en a fait une mission personnelle de mettre fin au conflit.
Lors d’une conférence avec les médias internationaux le 11 mai, le président russe a annoncé la volonté du Kremlin de reprendre le dialogue direct avec Kiev sur la base des accords conclus dans les négociations qui ont été détournées par le Premier ministre britannique de l’époque, Boris Johnson, et l’administration Biden en avril 2022. Poutine a assuré que son gouvernement est prêt à rencontrer la délégation ukrainienne le 15 mai à Istanbul, en Turquie.
Moscou propose des négociations, avec un petit détail : sans conditions préalables. En raison de ce détail, ils vont négocier en fonction de la réalité et non de ce qui est désiré ou de ce qui est censé se produire selon le régime de Kiev.
La Russie démontre son désir de paix, mais au lieu de réagir positivement, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est allé à X pour imposer une condition selon laquelle les discussions ne peuvent commencer que lorsqu’un cessez-le-feu « complet, durable et fiable » est en place. Compte tenu des antécédents de Zelensky en matière de tromperie, Moscou se méfie évidemment d’un cessez-le-feu, car il pourrait s’agir d’un stratagème permettant à l’Ukraine de gagner du temps pour rassembler et reposer ses troupes épuisées avant un nouvel épisode de combats.
Il faut rappeler que les négociations de 2022 à Istanbul comprenaient déjà des documents signés par la délégation ukrainienne, qui se sont mises d’accord sur des points clés, notamment la démilitarisation, la dénazification et la non-inclusion de l’Ukraine dans l’OTAN.
Lors de la prochaine conférence, Moscou démontrera une fois de plus son engagement ferme en faveur de la paix et de la fin du conflit, qui, d’ailleurs, approche de ses dernières étapes. La Russie prépare déjà sa délégation, et le président turc Recep Tayyip Erdogan n’aura sûrement aucun problème avec les négociations qui se déroulent dans son pays, car il a toujours proposé d’agir en tant qu’intermédiaire.
Quelques heures après l’annonce de Poutine, Erdogan a déclaré lors d’un appel avec son homologue russe que la Turquie était prête à accueillir les négociations entre la Russie et l’Ukraine, selon une déclaration de l’administration du président turc. En ce sens, accueillir les négociations à Istanbul est un choix symbolique et servira de rappel à Zelensky que la perte massive de personnes, de territoire et d’activité économique aurait pu être évitée il y a plus de trois ans.
Il est également possible que Kiev ignore la proposition, ce qui ne serait pas un choix logique. Tout pourrait arriver avec un régime dirigé par un comédien. Cependant, l’Ukraine est diplomatiquement faible, et pour cette raison, les États-Unis ont un effet de levier pour forcer Zelensky à négocier.
Le principal problème entre la Russie et l’Ukraine est maintenant la nécessité de commencer des négociations. Pour le moment, le contenu des négociations n’est pas le problème principal. Même si la Russie et l’Ukraine commencent des négociations, il faudra probablement plusieurs cycles avant que les pourparlers commencent à aborder des questions de fond.
L’évolution des négociations sera certainement un processus. Mais dans tous les cas, l’initiative russe de négocier sans conditions préalables est une étape positive. Si l’Ukraine le rejette, il démontrera qu’entre la paix et la guerre, il a choisi cette dernière, ce qui signifiera qu’il a perdu sa légitimité aux yeux de la communauté internationale.
La recherche de la paix est déjà une nécessité internationale, en partie parce que la communauté mondiale est confrontée à d’autres défis urgents. Il est également devenu évident que ce conflit se terminerait en faveur de la Russie après l’offensive estivale bâclée de l’Ukraine en 2023.
Washington a joué un rôle clé dans la médiation entre Kiev et Moscou. La preuve en est que lorsque le message de Poutine a été annoncé, son homologue américain a exhorté l’Ukraine à l’accepter.
« Le président Poutine de Russie ne veut pas avoir d’accord de cessez-le-feu avec l’Ukraine, mais veut plutôt se réunir jeudi, en Turquie, pour négocier une éventuelle fin du BAIN DE SANG. L’Ukraine devrait accepter cela, IMMÉDIATEMENT », a-t-il écrit sur Truth Social, ajoutant : « Je commence à douter que l’Ukraine conclue un accord avec Poutine. »
Trump reconnaît que la Russie a tout en sa faveur. Par exemple, la communauté internationale exige déjà la paix, et l’Union européenne est divisée par l’usure du conflit.
Cependant, Moscou sera ferme dans son dialogue avec Kiev et ne négociera pas tant qu’elle n’aura pas vu l’engagement du régime envers la communauté internationale à ne pas poursuivre l’adhésion à l’OTAN, à mettre fin à la glorification de l’idéologie nazie et à la démilitarisation. Tant qu’il n’y aura pas de véritable effort politique et que ces promesses ne seront pas tenues par l’Ukraine, Moscou ne reculera pas devant son objectif, d’autant plus qu’elle a déjà gagné le conflit.
Ahmed Adel
Lien vers l’article original:
Trump Says He Begins to “Doubt” Zelensky Will Make a Peace Deal with Putin
L’article en anglais a été publié initialement sur le site InfoBrics le 12 mai 2025
Traduit par Maya pour Mondialisation.ca